Les mains de douceur
Je vous partage ici un article dans l’article.
En effet le texte qui suit n’est pas de moi, mais d’un client qui est venu me voir pour la première fois en juillet 2025, alors que je démarrai tout juste mon activité dans le Lot. Il nous partage son expérience suite à sa première séance Éveil Sensuel.
Pour des raisons personnelles, ce client préfère rester anonyme mais il m’a autorisé à vous partager son texte que je ne pouvais définitivement pas garder pour moi tant il est savoureux !
Merci à vous encore cher C. pour ce partage teinté de poésie, d’humour et de sagesse.
Je vous souhaite à toutes et tous une agréable lecture.
Nadège
Les mains de douceur
Une remarque liminaire qui s’adresse aux mâles pensants mal pensants …
Certes, sur son site, Dame Nadège présente et propose un « massage intégral sensuel ». Mais, si dans vos libidineuses pensées, vous imaginez quelques papouilles rapides avant de s’attaquer mécaniquement à votre pénis pour une éjaculation honteuse, au mieux hygiénique, passez votre chemin. Gardez votre argent pour vous payer un verre à la terrasse de l’un des cafés de Saint Céré, vous permettant de jeter un œil lubrique et torve sur les charmantes personnes qui s’offriront à vos regards.
Revenons donc les pieds sur terre.
C’est d’ailleurs la première chose qui vous sera demandée, sitôt la porte de l’antre de Nadège refermée : vous mettre pieds nus et déposer montre, téléphone et vos éventuelles lunettes, avant de poser votre séant sur un fauteuil type Emmanuelle, juste en face de celle qui vous reçoit, bloc notes et stylo bille en main.
C’est qu’il est temps de vous déboutonner en répondant aux questions qui vous sont posées, avec la forte impression qu’il est préférable d’être sincère dans vos réponses pour la réussite de la suite de la séance.
Puisque vous vous êtes déboutonné, il est tant de vous déshabiller pour vous retrouver tels Adam et Eve au paradis terrestre, la feuille de vigne en moins.
Pendant ce temps, la praticienne prépare la table de massage et règle de quoi habiter la pièce de musique.
Ah ! La musique ! Si le classique a pour vous des vertus apaisantes, vous serez sans doute déçus. Mais il est vrai que le 21ème concerto de Mozart et son deuxième mouvement est par trop andante, et que dire de l’allegro giocoso du concerto pour violon et orchestre de Brahms, qui auraient par trop tendance à trop vous distraire.
Le choix de Dame Nadège porte sur une musique sirupeuse, tel un letchi, certes un peu fade mais d’une doucereuse mélopée rythmée par quelques coups très légers de gongs aigus mais non stridents.
Il ne reste plus qu’à vous laisser emporter par le ballet des mains qui, tour à tour, se fait effleurement ou plus insistant.
Des mains ointes d’une huile de sésame, un choix sûrement fait pour s’ouvrir plus encore à la douceur du moment, comme dans le conte des Mille et Une Nuits. Une huile tantôt chaude, tantôt à température ambiante.
Des mains qui jamais, fusse l’espace d’un instant, ne quittent votre corps, craignant sans doute une rupture du contact établi.
Des mains qui vous plongent dans une belle torpeur de bien-être.
Une douce voix vous murmure au creux de votre oreille, vous invitant à vous retourner pour passer du côté pile au côté face.
Et, de nouveau ces mains qui parcourent et courent tout votre corps, avec un long moment du côté de l’abdomen et un drainage des jambes …
Ah non ! Le revoilà le libidineux ! Je vais vite lui répondre, avant qu’il ne me fasse perdre tout l’influx apporté par le massage. Oui, le sexe est lui aussi massé, caressé avec sensualité mais sans ambigüité. Et si cet agréable traitement provoque un début d’érection, c’est dans la logique d’un mâle normalement constitué, sans émouvoir ni faire réagir Dame Nadège. Bon allez hop ! Disparaissez de ma vue, et foutez moi la paix…
Replongeons donc dans ce moment hors du temps, la quiétude grandissant au fil des impositions des mains.
Ce moment magique s’achève par un massage du haut du visage, du haut du cou et sur des tempes. Les adeptes du brushing impeccable en sont pour leur frais !
Au final, une serviette chaude vient recouvrir votre corps, le temps que vous repreniez pied dans la réalité, mais avec le sentiment d’avoir l’esprit et le corps apaisés, tout ragaillardis.
Une petite conversation finale vous permet de faire le point avec Dame Nadège avant de vous retrouver dans la rue, où passent quelques vrombissantes motos qui vous font rapidement comprendre que vous veniez de vivre un moment hors du temps, vous demandant, à l’instar de La Périchole d’Hoffenbach, « Où suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état j’ère ? »
Mais avec l’envie de revivre de tels instants pour encore plus se laisse aller, n’ayant plus le poids d’une première puisque seront évacués les interrogations et la curiosité.
C.B.